Rémy Belhomme

Je suis né en 1955.

Le 11 septembre.

Un anniversaire facile à mémoriser puisque c’est ce jour-là, le 11/09/1973 que Salvador Allende s’est donné la mort dans le palais de la Moneda suite au coup d’État perpétré par le sinistre Augusto Pinochet, avec la complicité active des services fédéraux américains.

Le jour de mon dix-huitième anniversaire.

Mes années de lycée, je les ai passées à dessiner. Je voulais devenir dessinateur de presse ou de bandes dessinées. Je caricaturais volontiers mes professeurs. J’étais plutôt doué. Mes dessins faisaient beaucoup rire mes camarades. Mais beaucoup moins mon professeur de français de première qui s’est reconnu dans un de mes croquis et manquait singulièrement d’humour. Je lui dois en grande partie mon exclusion du lycée de Champigny-sur-Marne.

J’ai abandonné le dessin pour écouter chanter les mots. Graeme Allwright, Léonard Cohen, Georges Brassens, Moustaki, Jacques Brel, Léo Ferré…

Mais surtout, David Mc Neil, que j’ai découvert grâce à sa chanson « Hollywood » dont l’histoire qu’elle raconte ressemble tellement à celle de ma vie. Mais ça, je ne l’ai compris que bien plus tard.

Rémy Belhomme écrivain Ardèche Les Vans

Ma mère dansait dans les bars

Imitant Jean Harlow

Mon père lançait les poignards

Au cirque à Buffalo

Puis on m'a dit un jour Go West
Et moi j'ai pédalé

De New York à Los Angeles

Sur un vélo volé

David Mc Neil

Littérature autobiographique française

Écriture

Décor roman La maman de Casa, Éditions au pluriel

La maman de Casa

4e de couverture du livre La maman de Casa, auteur Rémy Belhomme
Couverture du roman "La maman de Casa" de Rémy Belhomme

Notre mère nous a abandonnés, mon frère et moi, alors que nous étions tout jeunes, et dans des conditions particulièrement brutales. Selon les points de vue on peut y voir les agissements d’une femme éperdument éprise de liberté ou ceux d’une mère totalement inconséquente.

Dans notre famille reconstruite, et seulement lorsqu’il était indispensable de l’évoquer, on l’appelait : La maman de Casa.

Second tour, premier sourire

Prix Jean-Jacques Rousseau 2021

La première sélection du prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie 2021 a été dévoilée le 29 mars.

Première sélection :

  • Laure Adler, La voyageuse de nuit (Grasset)

  • Claude Askolovitch, À son ombre (Grasset)

  • Remy Belhomme, La maman de Casa (Les éd. au Pluriel)

  • Emmanuel Carrère, Yoga (P.O.L)

  • Lionel Duroy, L'homme qui tremble (Mialet-Barrault)

  • Raphaël Enthoven, Le temps gagné (L'Observatoire)

  • Christophe Etemadzadeh, La vie sans savoir (Arlea)

  • Camille Kouchner, La familia grande (Seuil)

  • Pierre Nora, Jeunesse (Gallimard).

Après des délibérations et un vote en visioconférence, le jury du Prix Jean-Jacques Rousseau 2021 de l'autobiographie a choisi Pierre Nora, pour son livre Jeunesse (Gallimard), qui l'a emporté au second tour par six voix contre quatre à Rémy Belhomme (La maman de Casa, Pluriel).

Dessin humoristique de Aurel pour La maman de Casa
Revue de presse

Cliquer pour agrandir les photos

Décor "La Vallée des éperdus", Éditions au pluriel

La vallée des éperdus

Quatrième de couverture du roman "La Vallée des éperdus", auteur Rémy Belhomme
Couverture du livre intitulé "La vallée des éperdus" de Rémy Belhomme

J’avais très envie de raconter cette histoire. Celle des babas des années soixante-dix que les ardéchois appelaient les bourrus. « J’y étais » comme disent les anciens pour parler des épopées qu’ils ont connues.

Je ne souhaitais cependant pas raconter mon histoire personnelle. J’ai donc choisi la fiction et imaginé les personnages de Virgile et Philo.

Mais ce bon Docteur Sigmund s’est quelque peu glissé dans mon imaginaire. Et certaines résurgences autobiographique sont parfois venues ruisseler là où personne ne les avait invitées.

Revue de presse

Addictus

(Farce théâtrale en 3 actes)

Le propos de cette pièce est : « La dette en tant que mécanique d’asservissement ».

Sortie prévue : septembre 2025 (Les Éditions Au Pluriel).

Le musée de monsieur Marteau

(roman)

Monsieur Marteau est le maire de la commune d’Eperneau. Une vilaine histoire va ressurgir du passé et venir assombrir le déroulement de son mandat.

La première phrase du roman :
« La vengeance est un plat qui se déglace au vinaigre balsamique… »

Ce roman va être illustré par Aurel, mon complice de l’expérience « Docteur Sigmund ».
Sortie prévue : automne 2025 (Les Éditions Au Pluriel).

Les Éditions Au Pluriel

Cette belle aventure littéraire n’aurait jamais vu le jour sans la rencontre décisive avec Les Éditions Au Pluriel et la riche complicité qui s’en est suivie avec Fabienne De Dyn et Florence Vandenbrouck.
Deux belles personnes.

LEAP

Musique

Est-il encore debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil ?

Georges Brassens

Docteur Sigmund

Affiche du concert du groupe de musique Docteur Sigmund

En 1998, le festival de jazz des Vans a rendu l’âme définitivement. Il laisse derrière lui beaucoup de joyeux souvenirs… Et pas mal de dettes...

Nous organisons des soirées de soutien, histoire de rembourser tant bien que mal les créanciers. Tous les « baladins » sont mis à contribution. Au cours de l’un de ces spectacles, nous créons une chanson ou deux avec Aurélien Froment. Il compose et moi j’écris.

C’est comme cela, presque par hasard, qu’est né le groupe « Docteur Sigmund ». Je suis au chant parce qu’il faut bien que quelqu’un le fasse. Aurel est au piano et à l’accordéon. Maurice Chinier est à la guitare. Bruno Reberté est à la basse. Et Manu Bonnaud gesticule énergiquement derrière sa batterie.

J’écris de nouveaux textes, Aurel les met en musique et Maurice crée les arrangements. Ça vaut ce que ça vaut... Sûrement pas plus... Mais on s’amuse beaucoup. Les 13 et 14 janvier 2007, un disque est enregistré.

En page 2 de la pochette figure le texte suivant  :

« Merci à Eric et Mathilde pour nous avoir accueillis à Grammaïse, aux Ogres de Barbac pour nous avoir prêté le studio, et à Jean-Claude Millet pour son travail et ses conseils. Merci à Patrick Tandin qui nous écoute sûrement. »

  • J’ai connu la gloire dans mon habit de lumière
    Le front luisant de gomina
    L’œil téméraire
    J’ai fait le beau j’ai pris des poses
    De fanfaron
    En collant rose
    Et chaussures à pompons

    J’ai fait rêver
    Toutes les filles d’Andalousie
    J’ai fait crever
    Leurs fiers maris de jalousie
    Tous ces beaux hidalgos dont j’ai
    Corné le front
    Seront vengés
    Bientôt de mes affronts

    Car aujourd’hui
    J’ai plus la prestance espagnole
    Le rein cambré qui les rend folles
    Je me sens mou sur mes guiboles
    Sous mon habit
    La peur dessine des auréoles
    Et j’ai les genoux qui flageolent
    Devant cette satanée bestiole

    J’étais le roi des toreros
    Et pour célébrer son héros
    La foule chantait allégro
    Oh mon Dieu qu’il est beau !
    Mais là je me sens moins fiérot
    Quand je regarde ce taureau
    J’ai le trouillomètre à zéro
    Et je me dis :
    Oh mon Dieu qu’il est gros !

    La bête est terrifiante et noire
    Comme la colère
    Dressée dans la chaleur du soir
    Et la lumière
    Frottant le sol de son sabot
    La bave aux dents
    Comme un badaud
    Qui a marché dedans

    Et quand le sang
    Rougira le sol de l’arène
    Je sais je sens
    Qu’il coulera hors de mes veines
    Je voudrais bien pendant qu’il en
    Est encore temps
    Crier maman
    Et partir en courant

    Car aujourd’hui
    J’ai plus le sens du protocole
    J’ai la fierté qui se gondole
    Et l’instinct macho qui s’étiole
    J’ai plus envie
    De me pavaner comme un guignol
    Je me sens mou de la roubignolle
    Ce soir c’est la fin d’une idole

    J’étais le plus grand des matadors
    Rêvant de voir en lettres d’or
    Mon nom gravé au panthéon
    De la tauromachie
    Et dans un silence de mort
    Le taureau me laboure le corps
    M’agitant comme un vieux chiffon
    Et je me dis :
    Oh mon Dieu quel gâchis

  • Les vieux châteaux
    Sont pleins de fauchés
    Contrariés, un peu fachos
    En blousons Liberto
    Mais pas fâchés
    De se marier entre aristos
    Les vieux châteaux
    Ont des charmes cachés
    Des fantômes d’anciens cachots
    De drôles de photos
    Jaunies détachées
    D’un album un peu vieillot

    Les vieux châteaux
    Sentent la bougie
    Les vieux métaux
    La nostalgie

    Les vieux châteaux
    Restent très attachés
    Aux oripeaux de leur passé

    Les vieux châteaux
    Ont des livres alignés
    Dans des vitrines en merisier
    Paul Léautaud,
    Proust et Tide Monnier
    Ou bien Céline pour s’amuser
    Les vieux châteaux
    Ont au mur affichés
    Les portraits de leurs ancêtres
    Tristes tableaux
    De morts endimanchés
    Sourires figés sous le salpêtre

    Les vieux châteaux
    Ont des tapis
    Orientaux
    Un peu moisis

    Les vieux châteaux
    Restent très attachés
    Au temps béni des colonies
    Les vieux châteaux
    Ont à l’étage
    Une grand mère usufruitière
    Qui bientôt
    Parlera du partage
    De ses affaires à son notaire
    Vieille dame fragile
    Que tout effraie
    La roseraie et ses pucerons
    Le toit qui fuit
    Le temps qu’il fait
    Et puis les frais de succession

    Les vieux châteaux
    Ont des passions
    Pour les roses
    Et les donations

    Les vieux châteaux
    Restent très attachés
    Au patrimoine de leur nichée

    Les vieux châteaux
    Ont des parcs ombragés
    Des murs hérissés de tessons
    On ferme tôt
    La grille en fer forgé
    Rêves angoissés et obsessions
    Les vieux châteaux
    Ont des nuits agitées
    De hurlements sous les remparts
    Le cri des héros
    Qui ont assisté
    A tous les tourments de l’histoire

    Histoire de France
    Histoire d’enfance
    Trop fabulée
    Ou mal vécue

    Les vieux châteaux
    Auront toujours tendance
    A flatuler plus haut que leur cul

  • On est partis aux aurores
    Le verbe haut et fort
    D’un pas sûr et décidé
    Avec le cousin Nestor
    Et puis le grand Dédé
    Les chiens dans la camionnette
    Aboyaient à tue-tête
    Et jappaient à tout va
    Nous on s’ réchauffait chez la Nénette
    Au café calva
    Le treillis réglementaire
    La casquette en polaire
    Enfoncée jusqu’aux yeux
    Le kil de rouge en bandoulière
    On a grimpé joyeux

    Vers un petit coin d’alpage
    Qu’on nous a recommandé
    Pour aller canarder
    Sans pitié les oies sauvages
    Avec le grand Dédé

    Bientôt le grand Dédé dit
    L’air ébaudit
    Faut respecter les traditions
    On va cochon qui s’en dédit
    Sortir le saucisson
    Comme on dit dans notre jargon
    On a bu trois canons
    Du genre superposés
    Car le cochon crénom de nom
    Il faut bien l’arroser

    On a un peu chargé la mule
    De pichets à bascule
    Si bien qu’au déjeuner
    On était ronds comme des
    pendules
    Vautrés dans les genêts

    Soudain le grand Dédé bondit
    Et d’un coup son fusil
    Est pointé vers le ciel
    Car volent dans le soleil de midi
    Trois oiseaux à tire d’ailes
    Le premier pousse un cri de misère
    Puis tombe comme une pierre
    Dans un petit bois tout près
    L’cousin Nestor était tout fier
    D’avoir si bien tiré

    Le deuxième avant qu’il s’échappe
    Le grand Dédé l’attrape
    D’un doublé saccadé
    Y’en a pas d’ meilleur au ball-trap
    Que le Grand Dédé

    Le troisième je l’ai manqué
    Mais il a paniqué
    Poussant des cris d’effroi
    Il est parti en piqué
    Puis a lâché sa proie
    Nestor gambade comme un gamin
    Pour chercher le butin
    Mais d’un coup il s’écrie
    Les gars cette fois ci je crois bien
    Qu’on a fait une connerie

    Mais comme je l’ai dit aux gendarmes
    Je reste persuadé
    Que C’était une drôle d’idée
    De venir frimer en deltaplane
    Sous le nez du grand Dédé

  • Ma grand mère balançait des proverbes à tour de bras
    Elle avait un dicton pour toutes les situations
    Moi le bon sens populaire je m’en méfie tu m’excuseras
    Mais je l’accommode à ma façon
    C’est sans doute en forgeant qu’on peut devenir forgeron
    Mais en attendant je suis toujours au chômage
    Et si c’est au pied du mur qu’on trouve le maçon
    C’est peut-être qu’il est tombé de l’échafaudage

    Si tu ris vendredi dimanche tu pleureras
    Dit le vieux rabougri au gamin qui rit aux éclats
    Et le p’tit malappris répond au vieux mais de quel droit
    Tu me dirais quand je ris ou quand je ris pas ?

    Bienheureux le pauvre et bienheureux le simple d’esprit
    Et bienheureux le propriétaire de son taudis
    Le royaume des cieux lui sera certainement promis
    Dés qu’il sera mort de misère et d’ennui
    De savoir que L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
    Les éboueurs africains ça doit leur tenir chaud
    Au royaume des aveugles le borgne est couronné roi
    Pour Jean-Marie Le Pen ça va de soi

    Bol de riz vendredi dimanche tu jeûneras
    Ordre du FMI mais tu verras ça s’arrangera
    Au sommet du G8 ou au congrès de l’OMC
    Les bien nourris vont sûrement y penser

    L’habit ne fait pas le moine même si le moine fait la vie
    Murmure le chanoine à l’oreille d’un travesti
    Bien mal acquit ne profite jamais et c’est pour ça
    Que La vie est belle sur le Phocéa
    Pas de fumée sans feu pas d’omelette sans casser les œufs
    Disait Charles Hernu à la DGSE
    Toute vérité n’est pas bonne à dire même à Paris
    Je vois pas le rapport dit madame Tibéri

    Si tu ris vendredi dimanche tu pleureras
    C’est l’hymne des aigris c’est la devise des rabat-joie
    Et comme tôt ou tard ces connards nous feront péter le bazar
    Qui rit vendredi c’est toujours ça de pris

  • I

    Dans un faubourg mal famé
    Un bistrot enfumé
    Aux carreaux dépolis
    C’est le repaire des damnés
    Des débris des paumés
    Tous ceux que la vie
    A démoli

    C’est une ruelle
    Humide et sans nom
    Qui sent l’oubli
    Mais moi j’l’appelle
    Par son petit nom :
    Impasse des mélancolies

    II

    Y’a Lulu la traînée
    Qui dilue ses regrets
    Dans le mauvais whisky
    Puis retourne tapiner
    Sur le pavé mouillé
    Promener son ennui
    A travers la nuit

    Elle écoute souvent
    Ses clients tout bas
    Lui raconter au creux du lit
    Comme si la sienne
    Lui suffisait pas
    Leur mélancolie

    III

    Y’a Freddy le vieux routard
    Qui découvre un peu tard
    Qu’il est jamais parti
    Bien amarré au comptoir
    Il descend des ricards
    Jusqu’à la folie
    Son voyage à lui

    Pour que ses rêves
    L’emmènent en orient
    Il les parfume au patchouli
    Et cache derrière
    Les fumées d’encens
    Sa mélancolie

    IV

    Pablo le bel hidalgo
    Raconte ses flamenco
    Son Andalousie
    Au jeune curé défroqué
    Qui prend le fond du troquet
    Pour une sacristie
    Il attend le messie

    Moi j’essuie les verres
    Comme dans la chanson
    Parfois je les remplis
    D’un breuvage amer
    Une larme un soupçon
    De mélancolie

  • Le soleil radieux du matin
    A travers les vitraux
    Me réchauffe le creux des reins
    Et le bas du dos

    La porte gémit lorsque le bedeau
    Ouvre le théâtre aux bigots
    Le jour s’engouffre entre les vantaux
    Lever de rideaux

    Soudain la foule envahit la chapelle
    Et génuflexionne à qui mieux-mieux
    On se dispute le missel
    On crie Haro ! sur le prie-Dieu

    Les notables à l’allure si fière d’ordinaire
    Me dévoilent vu d’ici
    Leurs petits tracas capillaires
    Et leurs débuts de calvitie

    La belle Marion crie Amen !
    Les poumons gonflés de piété
    Offrants deux ronds et doux blasphèmes
    A mon regard embarrassé

    Deux mille ans que toute la semaine
    Je m’emmerde comme un Dieu mort
    Mais le dimanche la belle aubaine
    C’est guignol au confiteor

    Le soleil radieux du matin
    A travers les vitraux
    Me réchauffe le creux des reins
    Et le bas du dos

    Et cette éternelle odeur d’encens
    Qui m’irrite le nez
    Je voudrais mais ce serait indécent
    Pouvoir éternuer

    La fille de la charcutière
    A qui on me donnerait sans confession
    A fauté hier soir à l’arrière
    De la camionnette à Gaston

    Et comme je suis d’humeur mutine
    Elle aura bientôt des jumeaux
    Noce et baptême sonnez mâtines
    On fêtera Pâques avant les rameaux

    Bien sûr il n’est guère charitable
    De la marier à l’autre idiot
    Mais quelle occasion délectable
    De me divertir ici-haut

    Deux mille ans que toute la semaine
    Je m’emmerde comme un dieu mort
    Mais le dimanche la belle aubaine
    C’est guignol au confiteor

    La porte gémit lorsque le bedeau
    Lentement tire le rideau
    Je reste seul dans l’ombre et le froid
    Dans la poussière et les bras en croix

  • I

    Le patron du café de la place
    Le soir a les oreilles farcies
    De lieux communs d’histoires salaces
    Brèves de comptoir, tout ce qui s’en suit
    De philosophes qui abandonnent
    Leur sagesse au fond d’un demi
    Mais foin des querelles d’ivrogne
    Le tiroir-caisse a que des amis

    Refrain :

    La fortune aimant à s’asseoir
    Sur un petit coin de fierté perdue
    Sans dire un mot sans faire d’histoire
    Courbette et sourire convenu
    Chacun empoche son pourboire
    Et met son mouchoir à carreaux par-dessus

    II

    La jolie blonde que tient en laisse
    Fier comme un pape le vieux beau
    Quand elle minaude sous la caresse
    Ne pense qu’à son petit cadeau
    Ensuite, ironie des usages
    Quittant l’hôtel elle pose trois sous
    Dans la main du garçon d’étage
    Tenez mon brave et gardez tout !

    III

    Pour bien financer sa campagne
    Notre député réunit
    Cocktails petits fours et champagne
    Tous les hommes d’affaires du pays
    Et chacun sait qu’il ne saurait
    Sauf à finir au pilori
    Négliger les petits intérêts
    De ses amis du rotary

    IV

    Et à coup sûr le troubadour
    Si prompt à donner des leçons
    Succombera un jour à son tour
    A la vénale tentation
    Pour trois euros, quatre centimes
    Un créancier lui filant le train
    Posera cravate à ses rimes
    Et muselière à ses refrains

  • Sur la place du village le dimanche
    Avant les élections
    Les candidats montrent patte blanche
    A la population
    Ils saluent bien bas et courtisent
    La mémère et même son chien
    Et papillonnent à la sortie de l’église
    Sapés comme des danseurs mondains

    C’est la java Du candidat
    Celle qui vous ensorcelle
    De promesses éternelles
    Un boléro Pour les blaireaux
    Ou un tango… Au bal Des démagos.

    Sur la place du marché le dimanche
    On voit de drôles de camelots
    Distribuer des poignées de mains franches
    Comme des serments de gigolos
    Ils vous fourguent avec beaucoup d’insistance
    Un brin d’espoir à crédit
    Un strapontin dans le train en partance
    Pour leur vision du paradis.

    Refrain

    Et pourtant on va tous le dimanche
    Participer aux élections
    On se rend en se tenant par la hanche
    Au grand bal des illusions
    On défile pour mettre son petit bulletin dans la boite
    Un vrai carnaval de samba
    Mais fais gaffe car au bal des culs de jatte
    Le mousseux te fout la gueule de bois

    Refrain

    Au journal de vingt heures le dimanche
    Le soir des élections
    On entend pleuvoir en avalanche
    Les discours de satisfaction
    Ils sont tous contents de leur performance
    Qu’ils soient vainqueurs ou vaincus
    Et bientôt tu t’endors en confiance
    C’est toujours comme ça quand t’es cocu.

  • C'était un p'tit malin Qui avait le sens des affaires
    Il prétendait non sans malice
    Quand mes contemporains Seront tous des lumières
    Les poules iront chez les dentistes

    Il s'est mit artisan Penseur de son état
    Et fit inscrire dans l'annuaire
    Je pense au plus offrant Je pense pour qui voudra
    Régler ma note d'honoraire

    Aux badauds étonnés Il disait à mi-voix
    C'est un métier sûr et durable
    La bêtise humaine est Sans nul doute ici-bas
    La seule ressource inépuisable

    Bientôt dans son échoppe Accouru le gotha
    Du microcosme culturel
    Une foule interlope Guettant le résultat
    De ses travaux intellectuels

    Et notre bel esprit Devint riche et prospère
    Dinant le soir chez les notables
    Et les soirs de sauterie Chez la sœur du vicaire
    Il dressait même le plan de table

    Les années d'élection Il était débordé
    Se démenant comme un beau diable
    En toute discrétion Il fourguait ses idées
    A chacun des présidentiables

    Les électeurs en larme Venaient le consulter
    "Monsieur vous avez carte blanche"
    Ils ont le même programme Ils ont les mêmes idées
    Dites nous c' qu'on doit voter dimanche

    La boucle était bouclée D'autant qu'dès le lundi
    On pouvait voir dans sa boutique
    L'animateur télé Du journal de midi
    Dont il rédigeait les articles

    Le petit artisan Penseur original
    A partir de son idée folle
    Bâtit au fil des ans Une multinationale
    Et imposa son monopole

    Depuis dans l'monde entier Grâce à c'coup de génie
    Y'a beaucoup moins de polémiques
    C'est lui qui a inventé Qu'il soit mille fois béni
    L'idée de la pensée unique

  • La vieille voisine
    Ne nous réveillera plus
    Car dans sa cuisine
    On l’a retrouvée étendue
    Sa chandelle est morte
    Ses derniers bouquets sont fanés
    Ferme donc la porte
    Le chat pourrait bien s’enrhumer

    La vieille voisine
    Dés les six heures du matin
    Dans ses capucines
    Cassait les oreilles aux voisins
    Elle disait mon père
    Il avait des remèdes à tout
    Ferme la lumière
    Les jours sont si longs au mois d’août

    La vieille voisine
    Ne plantera plus ses choux
    Bientôt les racines
    Vont lui caresser les genoux
    Elle dira mon père
    Pour bien arracher le chiendent
    Ferme ses paupières
    Il va bientôt neiger dedans

    La vieille voisine
    Ne saura pas qu’un gamin
    A cherché des rimes
    Pour lui chanter qu’il l’aimait bien
    Elle dira mon père
    N’aimait pas beaucoup les cigales
    Au fond de sa terre
    Au fond ça doit lui être égal

    La vieille voisine
    Ne nous réveillera plus
    Sans ses capucines
    On va se sentir tout nu
    Au clair de la lune
    Dans ses carrés de haricots
    Muette et nocturne
    Elle passera sans dire un mot

    François d’Arsonville/ Patrick Tandin

  • I

    On a dansé
    Au petit bal poussière
    La nuit de la Saint Jean
    Et la lune a figé
    Dans un rai de lumière
    Le bonheur insolent de nos vingt ans

    Les musiciens lançaient
    Des accords de musette
    Qui tournaient dans le vent
    Et les couples enlacés
    Des serments d’opérette
    Dans le ciel étoilé du printemps
    Dans le ciel du printemps

    Refrain :

    Une dernière valse à la sortie de l’église
    Juste un adieu un coup de chapeau
    Il m’a semblé que l’accordéoniste
    Avait des sanglots dans le tempo
    Une dernière valse un dernier tour de piste
    Et tourne et tourne dans la chaleur du soir
    Il m’a semblé qu’un reflet de l’artiste
    Brillait encore au coin de ton regard

    II

    J’ai souvent pensé
    Dans le froid des hivers
    Au petit bal de la Saint Jean
    Lorsque le temps tissait
    Son voile de poussière
    Sur le bonheur perdu de nos vingt ans

    Un poète est passé
    Fragile, éphémère,
    Un papillon dans le vent
    Et le jour a chassé
    Ses rêves et ses chimères
    Dans le ciel étoilé du printemps
    Dans le ciel du printemps

    Refrain

    III

    On a dansé
    Au petit bal poussière
    La nuit de la Saint Jean
    Et la lune a figé
    Dans un rai de lumière
    Le bonheur insolent de nos vingt ans

  • Lundi matin
    J’attaque la semaine
    Plein d’énergie
    Plein d’ambition
    Bientôt j’atteins
    L’avenue qui mène
    Porte de Charenton
    J’ai mis
    Mon plus joli costard
    Cravate et
    Chemise Cerrutti
    Ready
    Pour mon premier rencard
    Pas rater
    La porte d’Italie

    Oh ! c’est le spleen
    De la porte Dauphine
    Le Road movie
    De la porte d’Ivry
    C’est inscrit
    Dans mon plan de carrière
    Je réussis
    Porte d’Asnières

    Dés que j’arrive
    Sur le périf
    C’est bouché
    Comme tous les matins
    Invectives
    Klaxons agressifs
    Des fous lâchés
    Porte de Pantin
    Je repense
    A mes Dinky Toys
    Alignés Sur le lino
    Du salon
    C’est loin l’enfance
    Du Golden Boy
    Le grenier
    De la porte Châtillon

    Oh ! c’est le spleen
    De la porte Dauphine
    Le Road movie
    De la porte d’Ivry
    C’est pas marqué
    Dans mon plan de carrière
    Mais j’ai craqué
    Porte d’Asnières

    Je me sens seul
    Dans ma berline
    Odeur de cuir
    Ronce de noyer
    Noyé dans une
    Vague de déprime
    Soupirs
    Porte d’Aubervilliers
    Ca pique aux yeux
    Ca prend la tête
    Ca m’est monté
    Comme une marée
    Comme un vieux
    Ressort qui pète
    Du coté
    De la porte Dorée

    Oh ! c’est le spleen
    De la porte Dauphine
    Le Road movie
    De la porte d’Ivry
    C’est pas noté
    Dans mon plan de carrière
    Mais j’ai pleuré
    Porte d’Asnières

    Sans un mot
    J’ai quitté ma BM
    J’ai laissé
    Ma bagnole et
    Dans mon dos
    J’entends les sirènes
    Hurler
    Porte de Bagnolet
    J’ai donné
    Ma veste à une cloche
    J’ai jeté
    Ma cravate aux pouillots
    Pour me promener
    Mains dans les poches
    Du côté
    De la porte Maillot

    Oh ! C’est le spleen
    De la porte Dauphine
    Le Road movie
    De la porte d’Ivry
    Ca s’éclaircit
    Porte de Bercy
    Y a même un arc en ciel
    Porte de la chapelle

    Mardi matin
    Fini la semaine
    Plus d’énergie
    Plus d’ambition
    Je traîne ma peine
    Au bois de Vincennes
    Et mon bourdon
    Au bois de Meudon

Autres textes

  • Devant moi sur les bords
    Du chemin de halage
    Dansent à la surface
    Les reflets d’or
    Que laissent dans leur sillage
    Les bateaux qui passent

    Elle est partie un soir
    Froide comme un remord
    Debout dans le brouillard
    Sur le pont d’un chaland
    Remontant vers le nord
    Dans le mauvais temps

    Elle est sortie d’un rêve
    Ou d’un conte de fées
    Légende oubliée
    Princesse qu’on enlève
    Héroïne en danger
    Ou fille de marinier

    Déesse ou bien réelle
    Je ne sais qui elle est
    Ca m’est bien égal
    Je peux savoir tout d’elle
    En lisant les reflets
    Sur l’eau du canal

    Par un matin blafard
    Le vieux chaland rouillé
    Est rentré au port
    J’ai compris d’un regard
    Vers les hublots mouillés
    Qu’elle n’était plus à bord

    Un ami bien plus tard
    M’a dit avoir croisé
    La fille du marinier
    Dans les fumées d’un bar
    Elle vendait ses baisers
    A quelques familiers

    J’ai appris cette histoire
    D’un peintre aux cheveux blancs
    Un vieil original
    Sur un tableau bizarre
    Il peignait tristement
    Les reflets du canal

  • Il a pêché la morue du côté de l’Islande
    Et la baleine au large des Malouines
    Il a été chanteur de rue pas très loin de Disney Land
    Il aurait même connu Marylin

    Il a chassé le grizzli dans les forêts du grand Nord
    Avec le petit-fils de Jack London
    Il a mis dans son lit la sœur jumelle de Carole Laure
    On a les souvenirs qu’on se donne

    Refrain 1 :

    Difficile de croire à tous ses voyages
    Sa mémoire en fait toujours un peut trop
    Mais ses histoires poussent le vent du large
    Jusque dans les couloirs du métro

    Il a été l’amant des plus belles filles du KGB
    A la cour de Jean Bédel Bokassa
    Trafiqué les diamants dans les salons dérobés
    De tous les bordels de Kinshassa

    Il a réduit les crânes avec les Jivaros
    Filmé par Nicolas Hulot
    Partagé les havanes de son ami Castro
    En chantant viva el pueblo !

    Refrain 2 :

    Difficile de croire à ses aventures
    Sa mémoire en fait toujours un peut trop
    Mais ses histoires amènent un peut d’air pur
    Dans la grisaille des couloirs du métro

    Il a joué de la pédal Style avec Eddy Mitchell
    Dans les années dorées du Rock n’roll
    Dans les bars de Nashville, les parkings de motels
    Les soirées imbibées d’alcool

    Et ce soir il pleure son blues de mythomane
    En grattant trois accords sur un vieux dobro
    La voix pleine de malheur et de fumée de gitanes
    En bas de l’escalator du métro

    Refrain 3 :

    Difficile de croire à tous ses délires
    Sa mémoire en fait toujours un peut trop
    Mais ses histoires réchauffent les sans-sourire
    Réfugiés dans les couloirs du métro

  • I

    La marée était en noir
    Dans la nuit lourde et luisante
    Comme un sinistre polar
    Un film d’épouvante

    Le capitaine avait trop bu
    Et c’est son bateau qui vomit
    Cinq mille tonnes de mazout qui pue
    Sur nos côtes endormies

    Je voudrais traîner les responsables
    Comme des gamins pris sur le fait
    Face à l’océan sacrifié
    A leurs intérêts misérables
    Je voudrais planter sur leur crâne
    La marque de leur malveillance
    Un drapeau noir un bonnet d’âne
    Un pavillon sans complaisance

    II

    Face à la mer qui pue de la gueule
    Les officiels crient au malheur
    Larme à l’œil sur la plage en deuil
    Mais bien ponctuels pour le vingt heures

    Et pendant qu’ils soignent leur image
    Dans leurs beaux pardessus Kenzo
    Les cormorans sur le rivage
    Ont froid jusqu’au fond des os

    Je voudrais prendre les grosses légumes
    Et puis les armateurs véreux
    Les rouler dans le goudron les plumes
    Tous à la queue leu-leu
    Je voudrais tant voir ces crapules
    Les bras ballants interpréter
    La pantomime ridicule
    Du pingouin mazouté

    III

    On nous promet que dés demain
    Les experts entreront en lisse
    Calculette au creux de la main
    Pour évaluer le préjudice

    Et les profiteurs de plans Polmar
    En petit comité spéculent
    Et transforment le cauchemar
    En leçon de calcul

    Un deux trois y’a eu l’Erika
    Quatre cinq six l’Amoko Cadix
    Je pose une petite polution
    Et j’ retiens surtout pas la leçon
    Onze douze treize pour l’Exxon Valdez
    J’additionne le Torékanion
    Je rajoute un peu de mazout
    Et je retiens ma commission

    IV

    Face à la mer qui pue de la gueule
    Je regarde vers l’horizon
    Sans bouger sur la plage en deuil
    Les poings serrés dans mon blouson

  • Ce soir je vous invite pour la tournée des bars
    La fête, la nouba la grande bacchanale
    Avec les sans grades, les princes du trottoir
    Poètes éméchés et bourgeoisie bancale

    Si nos verres s’entrechoquent en un geste amical
    Ils ne tinteront pas clair comme le cristal
    Mais chanterons la rue et les refrains des cours
    Un air d’accordéon ou l’esprit du faubourg

    Et bientôt les discours, les serments qui rassurent
    Les espoirs de poivrots, les potins les ragots
    Les perles de comptoir finiront dans la sciure
    Ecrasés aux semelles comme autant de mégots

    Alors on s’en ira jusqu’au bar de la place
    De demis en demis jusqu’au bistrot d’en face
    Jusqu’à pleurer d’ennui, là, au fond d’une impasse

    L’impasse des mélancolies…

The Rocking Bogues

Groupe de musiciens, illustration pour "The Rocking Bogues"

Un soir, une fête chez des amis. Avec Denis, mon pote, on sort la guitare, le banjo, et on chante. Des chansons de David Mc Neil sans doute.

Un grand type aux cheveux blancs s’approche de nous et nous dit : « ça vous dirait de monter un groupe de blues et de country ? »

Lui il chantait plutôt bien et il jouait de l’harmonica.

C’était les débuts du groupe : « Les Rocking bogues ».

J'ai appris la guitare avec un ami
L'été on allait à Saint-Raphaël
On jouait dans les bars et des gens m'ont dit :
« C'est presqu'aussi bien que Simon Garfunkel »

David Mc Neil

Chant et harmonica : Wolfgang Friedrich
Guitare : Denis Granero
Batterie : Manu Bonnaud
Basse : Maurice Chinier
Banjo et guitare picking : Rémy Belhomme

Do à do

C’est l’histoire d’une rencontre improbable…

Entre deux instruments que rien ne prédestinait à faire un bout de refrain ensemble.

La guitare s’appelle Alhambra, lutherie espagnole prestigieuse, parure de cordes nylon, essences de bois nobles, éducation classique. Mais Alhambra est dotée d’un caractère un peu rebelle et original qui la pousse à explorer différents univers…

Le banjo, lui, se prénomme Calico, Deering Calico. Les Deering sont originaires de la pointe sud du Nevada, à la frontière de la Californie et de l’Arizona. Difficile de faire plus « western ». Chez les Deering, on aime les musiques qui se dansent en ligne, les bottes aux pieds et le Stetson sur la tête.

Le jeune Calico, trop à l’étroit dans cette conception très rurale de la musique, a pris la route très jeune à la recherche de nouvelles harmonies. Lorsqu’ils se rencontrent, tous les êtres vivants mettent en œuvre des rituels d’approche génétiquement codifiés, mais différents d’une espèce à l’autre.

Chez les instruments de musique, on observe un rituel d’approche assez courant qui consiste tout simplement à jouer un « bon vieux blues. »

La qualité audio de ces vidéos présente certaines limitations en raison de la prise de son réalisée en conditions amateurs.

Francis-Michel Montaner

Francis-Michel Montaner est un super guitariste. Lorsque je le rencontre, je suis impressionné par sa virtuosité au fingerpicking. Il me propose de panacher avec mes picking de banjo. C’est une belle rencontre à tous points de vue. Puis il est amené à quitter la métropole pour des raisons professionnelles.

Lorsqu’il revient, quatre ans plus tard, on récidive. Mais entre-temps, il s’est mis à la guitare classique, discipline qu’il enseignait au conservatoire de Mayotte. Les deux répertoires sont à première vue assez antagonistes. Qu’à cela ne tienne, le projet s’appellera “Do à do”. Et nous jouerons de cet antagonisme. Nous racontons, sur scène, l’histoire d’amour improbable entre une guitare prénommée Alhambra, et un banjo qui, lui, se prénomme Calico.

Francis-Michel m’entraîne dans son sillage, il m’apprend à “lever les doigts”, à “mettre de la nuance” et à “baisser le son du banjo” qui a une fâcheuse tendance à tirer la couverture à lui… Et nous jouerons, entre autres : El Condor Pasa, Suite 131, qui est une suite de facture classique, Choros Divagando de Domingo Semenzato, ou encore Caravan de Duke Ellington.

Puis Francis-Michel s’éloignera à nouveau de la métropole, pour des raisons familiales cette fois. Fin de l’histoire, d’une très belle histoire…

Do à do : Francis-Michel Montaner (guitare picking) et Rémy Belhomme (banjo)

Le banjo

Le banjo est un instrument original. D’abord, il y a cette corde aiguë située au-dessus des basses et qui s’invite dans la mélodie parfois sans prévenir. C’est ce qui fait le son si particulier de cet instrument.

En fait, le banjo est un instrument à cordes qui n’a pas fini de muer. D’ailleurs, si on regarde la tête qu’il a… Avec toutes ses ferrailles rutilantes… On dirait le sourire d’un ado livré aux mains d’un orthodontiste psychopathe.

Le banjo est un adolescent timide mais exalté.

Cliquer pour agrandir les visuels

Hommage à Patrick Tandin

Hommage à Patrick Tandin, La Valse à Banjo

Photo : Frémeaux

La Valse à Banjo

Un jour, Patrick Tandin me donne un papier avec une grille d’accords et me dit :
« Tiens, c’est une valse et j’aimerais qu’on la joue ensemble. Ça s’appellerait La Valse à Banjo. »

Et puis, assez vite, il nous a quittés et on n’a jamais eu le temps de jouer La Valse à Banjo. Plus tard, j’ai écrit un texte sur cette grille d’accords et je continue à l’appeler La Valse à Banjo.

C’est une chanson que je dédie à Patrick, bien sûr, mais aussi aux amis baladins qui nous ont quittés un peu trop tôt.

  • I

    On a dansé
    Au petit bal poussière
    La nuit de la Saint Jean
    Et la lune a figé
    Dans un rai de lumière
    Le bonheur insolent de nos vingt ans

    Les musiciens lançaient
    Des accords de musette
    Qui tournaient dans le vent
    Et les couples enlacés
    Des serments d’opérette
    Dans le ciel étoilé du printemps
    Dans le ciel du printemps

    Refrain :

    Une dernière valse à la sortie de l’église
    Juste un adieu un coup de chapeau
    Il m’a semblé que l’accordéoniste
    Avait des sanglots dans le tempo
    Une dernière valse un dernier tour de piste
    Et tourne et tourne dans la chaleur du soir
    Il m’a semblé qu’un reflet de l’artiste
    Brillait encore au coin de ton regard

    II

    J’ai souvent pensé
    Dans le froid des hivers
    Au petit bal de la Saint Jean
    Lorsque le temps tissait
    Son voile de poussière
    Sur le bonheur perdu de nos vingt ans

    Un poète est passé
    Fragile, éphémère,
    Un papillon dans le vent
    Et le jour a chassé
    Ses rêves et ses chimères
    Dans le ciel étoilé du printemps
    Dans le ciel du printemps

    Refrain

    III

    On a dansé
    Au petit bal poussière
    La nuit de la Saint Jean
    Et la lune a figé
    Dans un rai de lumière
    Le bonheur insolent de nos vingt ans

Rémy Belhomme